Rencontre Insolite — Louma Salamé
Nous avons rencontré Louma Salamé, directrice passionnée de la Fondation Boghossian à Bruxelles, à l'occasion de l'exposition inédite « Regards intemporels : des pharaons à aujourd’hui ».
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Une icône Art déco au cœur de Bruxelles
Dans le hall lumineux de la Villa Empain, icône Art déco sur l’avenue Franklin Roosevelt à Bruxelles, Louma Salamé accueille avec un sourire qui trahit la fierté d’un accomplissement collectif. Depuis 2016, cette Franco-Libanaise à la trajectoire cosmopolite – passée par le Guggenheim, le Louvre Abu Dhabi et l’Institut du Monde Arabe – dirige la Fondation Boghossian, instaurant un esprit singulier dans ce lieu où l’Orient et l’Occident se frôlent, s’observent, se répondent.
Un lieu vivant, une vision humaniste
"Notre mantra à la Fondation Boghossian, c’est Museum as a Home", confie-t-elle d’emblée. "Nous sommes animés par le désir d’offrir une visite unique, un moment exceptionnel à la découverte de nos expositions, au sein de la Villa Empain, véritable icône architecturale." Cette année, la Fondation a franchi un cap symbolique : 100 000 visiteurs, un record depuis l’ouverture au public il y a quinze ans. Un chiffre qui révèle subtilement la place qu’occupe désormais la Villa Empain dans le paysage culturel bruxellois.
Regards croisés à travers les siècles
À l’occasion de l’exposition Regards intemporels : des pharaons à aujourd’hui, Louma Salamé revient sur l’approche qui fait la spécificité de la Villa. "L’exposition dévoile pour la première fois en Belgique une sélection issue de la remarquable collection de la Fondation Gandur pour l’Art. Nous avons voulu rassembler des merveilles d’hier et d’aujourd’hui dans un parcours inédit, articulé autour de la thématique du regard." Ici, l’ancien dialogue avec le contemporain, l’Égyptien avec l’universel, dans une scénographie qui invite à la rencontre et à l’échange. "Cette thématique du regard est au cœur de notre mission : croiser les regards, susciter l’échange et le partage, rapprocher les peuples par la culture."
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Le regard comme point de départ du voyage
Le voyage, pour Louma Salamé, commence dans cet échange de points de vue. "Deux personnes échangent leur regard et les êtres existent. On part en quête de découverte et on est surpris par les différences, mais aussi par les similitudes. Ce qui nous ressemble nous rassemble." Une philosophie qui irrigue la programmation de la Fondation, mais aussi sa propre manière d’habiter le monde.
Souvenirs d’Égypte, entre émotion et émerveillement
Son souvenir le plus marquant ? Une descente du Nil en famille, à la découverte des temples qui jalonnent les rives du fleuve. "C’est un souvenir mémorable. Je garde également en mémoire la vie foisonnante du Caire et l’admiration suscitée par les pyramides plurimillénaires." Le voyage, ici, n’est pas simple déplacement, mais expérience fondatrice, émotionnelle, sensorielle.
Une invitation à franchir les frontières
À ceux qui, après une visite à la Villa Empain, souhaiteraient prolonger l’expérience, Louma Salamé livre un conseil : "Le voyage est une manière de rompre radicalement le quotidien. Il semble vital de partir à la rencontre des autres cultures." Une invitation à franchir les frontières, à s’ouvrir à l’autre, à cultiver ce regard qui, de la Villa Empain à la vitalité artistique du Caire, relie les mondes et les époques.
Un appel qui résonne avec l’ambition de Continents Insolites : créer des voyages qui relient les mondes, éveillent les sens et laissent une empreinte durable, bien au-delà de la destination.
