Témoignage de notre Travel designer Christine Cametti, aventurière et voyageuse humanitaire

Par : le 11-08-2021

Notre Travel designer, Christine Cametti, vous fait part de ses expériences à la rencontre d’autrui, ses plus beaux souvenirs de voyages humanitaires…  Interview inspirante d’une aventurière dans l’âme, une personne rare au cœur sur la main.

 

Donner un sens à ses voyages

 

« J’ai toujours souhaité donner un sens à mes voyages. Il était inconcevable pour moi de partir quelque part sans me rendre utile. Quand j’étais étudiante, je ne pouvais m’empêcher d’apporter mon aide sur place lors de missions locales. Je suis intimement convaincue que le voyage s’inscrit dans ses rencontres. Selon moi, elles sont d’autant plus significatives si elles s’épanouissent lors de missions humanitaires, dans une volonté de voyager de manière responsable. C’est la façon de voyager qui m’est la plus chère. »

 

 

Le Maroc et l’Inde

 

« J’ai régulièrement voyagé au Maroc par le bais d’une association. Dans un petit village rural près d’Erfoud, nous construisions des barrières de palmes pour créer des parcelles dans le désert. Notre objectif était de ralentir le mouvement du sable afin de préserver les oasis et les villages alentours.

Après mes études, je suis également partie en Inde. Direction Bangalore, autrement  un gigantesque bidonville, avec mon sac à dos et un visa d’une durée de 6 mois. Je démarchais des associations directement sur place. Je pouvais travailler dans un mouroir, une léproserie, ou donner de mon temps dans un centre d’accueil pour les handicapés moteurs et mentaux. J’ai choisi de rejoindre le mouroir. C’est la mission qui me parlait le plus, celle pour laquelle j’avais initialement décidé de partir en Inde, après avoir lu des dizaines de fois « La Cité de la Joie » de Dominique Lapierre. Je souhaiterais transmettre ces expériences à ma fille quand elle sera plus grande, pour lui inculquer les valeurs du partage et de la rencontre. »

 

 

Découvrir et rencontrer autrement

 

« Ces voyages m’ont apporté une grande ouverture d’esprit. De telles missions permettent aussi de relativiser, de découvrir un pays en profondeur, d’être impliqué dans son développement.

Même lors de mes missions au Maroc, pourtant moins dures psychologiquement car sans enjeux humains, j’ai énormément appris grâce à  la communauté. Nous travaillions le matin, et nous allions ensuite nous balader, jouer avec les enfants du village au foot, à la balle au prisonnier, à cache-cache... Alors que nous ne parlions pourtant pas la même langue ! Je chéris précieusement tous ces instants. Avec tous les bénévoles, nous logions dans une grande maison que les habitants du village avaient mise à notre disposition. Les soirées étaient également propices à l’échange et au partage : nous nous regroupions tous les soirs sur le toit de la maison pour regarder les étoiles et échanger sur nos cultures.

Ma mission en Inde s’est faite dans une atmosphère moins légère, mais pour autant très joyeuse.

Le fait d’être la seule occidentale à travailler dans le mouroir a rendu l’intégration un peu plus complexe. Tout le monde parlait tamoul, et il a fallu que je m’adapte rapidement. Les premières semaines furent compliquées : passé l’excitation des premiers jours due à la nouveauté et à l’accomplissement de ce rêve d’enfant, je me suis vite rendue compte de la dureté de ma mission. Ce fut une expérience très intense. J’ai assisté à des moments de partage et de bonheur absolus. J’ai aussi vécu de grands moments de doute et de frustration. Quand on vit de telles expériences, les émotions sont décuplées : il faut parfois savoir garder la tête froide pour ne pas se laisser submerger.

Au bout de 6 mois je ne voulais plus rentrer en France tellement j’étais heureuse là-bas. Cette mission m’a aussi apporté de belles amitiés. J’ai notamment rencontré une infirmière indienne  avec qui je suis toujours en contact après 17 ans. Nous nous appelons régulièrement.

J’essaye de garder tout ça en ligne de mire dans ma vie de tous les jours. Ce sont des principes que je veux transmettre à mes enfants ; leur montrer que derrière un beau paysage, il y a avant tout de belles personnes. »

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Une association à retenir

 

« J’ai un attachement particulier pour l’association Les Petites Sœurs des Pauvres. Cette entité, présente partout à travers le monde, se démène à son échelle pour avoir un impact positif et aider les plus démunis, les plus fragiles. Elle accueille notamment les personnes qui n’ont pas les moyens de se soigner, de se nourrir, de se loger. »

 

 

Quelques conseils pour se lancer

 

« Le premier conseil que je donnerais serait de ne pas hésiter à franchir le pas. On est beaucoup plus riche au retour qu’à l’aller. C’est une expérience inoubliable qui nous forge humainement.   

Mon second conseil est de garder en tête le fait qu’on ne peut changer le monde en une seule mission. Bien souvent, nous réalisons que nous ne sommes pas indispensables, que notre présence ne va pas forcément changer le cours des évènements. Ce constat peut être  frustrant et difficile à accepter dans un premier temps. En Inde par exemple, je pensais faire des choses beaucoup plus impactantes, alors que je lavais, nourrissais et coiffais les cheveux des malades dont j’avais la responsabilité…  Je voulais aller plus loin, me sentir vraiment utile.  

Puis j’ai compris que j’avais ma place dans cette optique-là : il faut prendre le temps de partager un moment spécial avec les personnes dont on s’occupe, d’échanger quelques mots, d’établir une compréhension mutuelle. Et petit à petit, j’ai délaissé ce côté pragmatique pour finalement dédier mon temps à ses petites tâches, pour donner de ma personne à travers un accompagnement authentique et sincère. Je me souviens des dernières semaines au mouroir : j’avais pour habitude de m’asseoir à côté d’une de « mes mamies préférées » et de regarder l’agitation de la rue. On se tenait la main, elle me parlait tamoul et je lui répondais en français : on se comprenait. »

 

 

 

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